AD Magazine
À Courchevel, Megève, Les Arcs… Voici cinq adresses inédites pour vivre la montagne autrement.
La Cachette, à Arc 1600
Le pitch : 4 étoiles cosy, 88 chambres dans une résidence signée Charlotte Perriand.
Supervisé, comme l’ensemble de la station par Charlotte Perriand, l’hôtel La Cachette est réalisé par Robert Rebutato et Alain Tavès en 1971. Il reste bien quelques plans annotés Charlotte Perriand herself, mais quasi aucune trace du mobilier d’origine, signé et sélectionné par l’architecte, à part sur quelques photos… Ce bâtiment visionnaire reste néanmoins un patrimoine exceptionnel dans sa structure, parmi les 1392 ensembles labellisés « architecture contemporaine remarquable » du XXème siècle en France. Surnommée la « résidence couchée », l’hôtel est incliné vers la vallée à partir du cinquième étage. Un porte-à-faux qui donne toute son originalité à l’adresse et joue avec nos sens, qu’on l’observe de l’extérieur ou de l’intérieur. Racheté par le groupe Friendly Hotel Collection, qui compte déjà à son actif Le Totem à Flaine signé Marcel Breuer, La Cachette a été rénovée par l’agence Patriarche avec un mot d’ordre : honorer l’esprit de naturalité voulue par ses fondateurs. « Nous avons voulu retrouver les fondamentaux de Perriand et des équipes de l’atelier d’Architecture en Montagne : faire rentrer la lumière », commente Laurent Chelle, cofondateur de Friendly Hotel Collection.
Les vues sont spectaculaires. Côté montagne, la piste olympique de la Cachette face à la remontée de Combettes, et de l’autre la vallée de la Tarentaise et le Mont-Blanc. À l’intérieur, honneur aux matériaux bruts, au bois, au compressé de paille et au chanvre biosourcé dans les couloirs. Partout, l’histoire est rappelée, comme ces sublimes photos de l’architecture du bâtiment en noir et blanc. Seule la « gouttelette » (le crépis en volume intérieur typique des années 1960 en montagne) a été abandonnée. Pour rendre hommage à Charlotte Perriand, le mobilier a été chiné : une chaise longue LC4 (réédition Cassina numérotée) avec peau tâchetée, trône dans le lobby ainsi que quelques fauteuils LC1 face au spa (avec soins Pure Altitude, Weleda, Physioski), au jacuzzi en plein air et au sauna extérieur. Au-dessus de l’escalier, entre le restaurant et le lobby, flotte un assemblage de luminaires Nemo colorés de Charlotte Perriand. Devant le concept-store qui vend notamment les rééditions des lampes pivotantes de Charlotte Perriand - que l’on retrouve dans les chambres -, les affiches vintage rééditées par L.A. Galerie de Fred Marchadier et une sélection de livres et de tables pentagonales chinées aux Arc 2000. Jusqu’au 5ème étage, les chambres font partie d’une structure d’immeuble classique. Au 5ème, transition avant l’inclinaison, les chambres comptent des balcons XXL, puis les 6e, 7e et 8e étages culminent dans ce vertigineux sommet d’illusionniste. Les espaces communs sont lumineux tout comme l’espace de coworking et le salon avec cheminée qui jouxte le bar. Les canapés réhaussés de coussins de la filature Arpin et le mobilier chiné chez Selency reprennent l’esprit seventies au restaurant, qui propose à l'heure du petit-déjeuner un corner healthy et, pour les amateurs, pas moins de cinq miels de la région. Bâtiment pionnier, l’hôtel fera partie intégrante des découvertes du programme du festival Les Arcs Archi’design (du 3 au 7 avril 2023), parrainé par Matali Crasset.
7 février 2023